Tout au long de l’histoire, les habitants de la côte et des rives des fleuves ont utilisé la force de leurs bras pour propulser des embarcations à rames qui pouvaient être utilisées aussi bien pour les activités de pêche que pour le transport maritime et fluvial des personnes et des marchandises.
Certaines de ces utilisations incluaient déjà une composante très nette de compétition. Face aux avancées de la technique, les petites embarcations actionnées à la rame ont perdu de leur utilité pour la pêche et le transport ; elles ont toutefois conservé un caractère ludique qui, au fil du temps, allait permettre d’intégrer l’aviron comme discipline sportive.
C’est ainsi que depuis très longtemps, les chaloupes, ces embarcations utilisées pour la chasse à la baleine dans le golfe de Gascogne, se défiaient, à celle qui atteindrait la baleine la première, car l’embarcation de celui qui était le premier à harponner le cétacée tirait un plus grand bénéfice au moment de la répartition des gains. Il est ainsi attesté que, dans le port de Pasaia en Guipúzcoa, les « lanchas de atoaje» c'est-à-dire ces petits canots chargés de remorquer les bateaux à voile pour leur permettre d’entrer au port, se livraient bataille pour arriver les premiers afin de se faire attribuer ce service.
1809. Plan des terrains de bornage de Lezo, Hondarribia et Pasaia où l’on observe la chaloupe de remorquage. Auteur: Errazquin (AHPG-GPAH 3/1725,A:139r).
En Guipúzcoa, les premières régates organisées annuellement sous forme de compétitions formelles ont été les concours dans la baie de Saint-Sébastien. La première édition de la Bandera de La Concha a eu lieu en 1871 et, avec le temps, elle allait devenir la régate de traînières la plus prestigieuse du littoral cantabrique.
1853. Lettre de la Société de régates de Bayonne pour l’organisation de régates sur l’Adour, en août 1853. (AD64. Fonds de la Chambre de Commerce de Bayonne. 2 ETP 1/117).
Régates internationales de la baie de Saint-Jean-de-Luz. [s.d.]. (AD64. Fonds communal de Saint-Jean-de-Luz. E dépôt Saint-Jean-de-Luz 3 R 3).
Sur la côte labourdine, les régates sont mentionnées au cours de la seconde moitié du XIXe siècle en divers points du littoral comme Biarritz ou Saint-Jean-de-Luz. Toutefois, la création, en 1875, de la Société nautique de Bayonne allait faire de cette ville l’un des principaux lieux d’organisation de régates internationales de traînières.
L’accroissement du nombre de compétitions de traînières comme pratique sportive allait être si rapide que dès la fin du XIXe siècle, on a assisté à la création des premières fédérations nationales et internationales de ce nouveau sport.